Trente ans de développement réussi pour RECOS machines
Le 1er avril dernier, la société Recos Machines a convié ses plus proches clients, ses partenaires et ses fournisseurs afin de célébrer dignement son trentième anniversaire. L’occasion pour nous d’interviewer Claude Weiss, Président de l’entreprise, afin de faire le point sur le bilan de ces trois décennies et sur sa vision du futur.
Tôlerie Magazine : Comment vous est venue l’idée de cette entreprise il y a 30 ans ?
Claude Weiss : C’est de la volonté du fondateur du Groupe Trumpf, le Professeur Berthold Leibinger, que la société Trumpf Recos (aujourd’hui Recos Machines) a été créée. Son objectif était de maîtriser l’image de la qualité des machines de sa marque, y compris pour celles d’occasion. En effet, alors que la notoriété des machines Trumpf prenait de l’ampleur dans les années 80, le commerce de ces équipements sur le marché de l’occasion, pratiqué par des marchands de machines-outils ou de client à client, ne garantissait pas leur qualité du fait de mauvais démontages, d’absences de révisions... Il existait en outre une autre raison à la création de cette filiale : apporter une solution commerciale au constructeur dont le principe était « quelle que soit la machine vendue, il faut que ce soit une Trumpf ».
TM : Quelles sont les grandes étapes qui ont jalonné ces trois décennies de développement ?
CW : Tout a commencé en avril 1986 avec la création de Trumpf Recos (Recos signifiant reconstruction). Janvier 1995 marque ensuite un second jalon important. En effet, suite à la crise de 1992-93, le groupe Trumpf a décidé de trouver un acquéreur pour Trumpf Recos et a choisi pour cela le groupe Broziat. À cette occasion, la société a changé de nom pour devenir Recos Machines, en conservant le droit d’utiliser le logo du fondateur. L’entreprise est alors placée sous la férule de Henri Stark, ancien Directeur Technique de Trumpf France, qui en devient le premier gérant. Le changement suivant intervient en août 1998, lorsque je reprends la gérance en raison du départ en retraite de Henri Stark. Un autre fait marquant est daté d’avril 2004, lorsque Trumpf Allemagne met en place la certification de ses partenaires en reconditionnement de machines d’occasion et que nous l’obtenons. Nous avons également vécu deux étapes financières importantes lorsque le groupe Broziat, propriétaire de Recos Machines, a cédé 10% des actions au profit de ma famille en 2008, suivi six ans plus tard d’une nouvelle cession de l’ordre de 70% cette fois. Deux opérations qui ont essentiellement pour vocation de pérenniser l’entreprise. Un dernier événement va dans ce sens, il s’agit de l’entrée de mon fils Yannick dans la société afin qu’il intègre la direction d’ici deux ou trois ans.
TM : Qui sont les hommes et les femmes qui font Recos Machines aujourd’hui ?
CW : La société est aujourd’hui composée de vint-trois salariés, en comptant son président et mon adjoint de direction Michel Magar. La partie purement administrative se limite à deux employés qui assurent l’ensemble de la gestion des dossiers. C’est du côté technique que se trouve le maximum de personnel avec quinze techniciens, dont quatre sont totalement itinérants, les autres étant sédentaires ou itinérants, en fonction des besoins. Cette équipe est encadrée par un chef d’atelier et assistée par un responsable logiciel de programmation. S’ajoutent à ce dispositif deux responsables service après-vente.
TM : Que représente Recos Machines aujourd’hui en termes d’offre et de marché ?
CW : Nous offrons depuis maintenant trente ans une alternative qualitative autant que quantitative aux clients qui souhaitent acquérir une ou plusieurs machines Trumpf, et qui n’ont pas forcément les moyens ou la volonté d’acheter du neuf. Nous leur proposons l’ensemble des modèles que le constructeur allemand propose en neuf, à savoir des poinçonneuses-grignoteuses, des combinés poinçonnage-découpe laser, des tables de découpe laser et des machines à découper les tubes, des presses-plieuses, sans oublier les machines 5 axes de découpe et de soudage laser. Il s’agit à 95% de machines révisées dans nos ateliers selon les normes du constructeur, et sur lesquelles nous remontons des pièces de rechange d’origine. Les 5% restants correspondent à des équipements très récents ayant très peu d’heures de fonctionnement, et qui sont alors vendues directement d’un client à l’autre, sans passer par notre atelier. Côté marché, Recos Machines a vendu et installé à ce jour plus de 1.130 machines, ce qui représente entre 45 et 55 machines révisées annuellement au cours des dix dernières années. En termes de chiffre d’affaires, c’est une moyenne de 10.800.000 € par an, ce qui donne un ratio de 470.000 € par employé. Quant aux trois autres sites de révision du Groupe Broziat, ils ont vendu plus de 2.080 machines.
TM : Quels sont les services et prestations que vous proposez à vos clients ?
CW : Notre offre est complète. Elle se compose de deux parties principales, l’une liée au rachat d’anciennes machines, l’autre à la vente de machines révisées. En ce qui concerne la première activité, elle comprend l’inspection de la machine, son démontage et son transport jusqu’à nos ateliers. Quant à la prestation de vente, elle commence par une opération d’assistance et de conseil avant l’implantation de la machine. S’ensuivent la révision, le transport, la mise en route et la formation à son utilisation. Concernant cette dernière, elle intègre le déploiement du logiciel de programmation de la machine ainsi que la formation des utilisateurs à cet outil. Enfin, et ce n’est pas le moins important, nous assurons également le service après-vente des équipements que nous vendons. En parallèle, nous sommes à même de proposer des solutions de financement, en nous appuyant sur des partenaires financiers. Nous proposons ces prestations sur de nombreux secteurs géographiques, au-delà des frontières de la France. Nous sommes en effet actifs dans les lands allemands limitrophes à la grande région Est, au Benelux, ainsi qu’en Bulgarie et Roumanie pour l’Europe. Nous sommes également présents sur la zone Maghreb et Afrique, ainsi qu’en Égypte et au Liban.
TM : En attendant le quarantième anniversaire, quelles sont les actions stratégiques que vous envisagez de mettre en place pour les dix prochaines années ?
CW : Plusieurs actions stratégiques sont en cours d’élaboration et parmi elles, assurer la formation continue de nos techniciens et de nos administratifs est tout aussi important que l’embauche de nouveaux techniciens afin d’assurer et développer notre SAV. Pour cela, nous misons sur la formation, en embauchant tous les deux ans un jeune diplômé d’un BTS préparé en alternance. Ceci nous permettra d’avoir une relève, et d’équilibrer la pyramide des âges au sein de l’entreprise. Un autre axe de cette stratégie consiste à procéder à l’intégration de mon fils Yannick dans la société, afin qu’il soit à même de prendre la direction le moment venu. Nous continuerons en outre à consolider le partenariat entre Trumpf et Recos Machines qui est la clé de voute de notre activité et de la position particulière que nous occupons sur le marché de la machine d’occasion.
© Tôlerie Magazine, photo et article, Mai 2016